Neurologie – Neuropsychiatrie – Réadaptation Fonctionnelle
Pour adultes et enfants
Pour adultes et enfants
Interview extraite de l’article de Anne-Cécile Huwart « Alzheimer, une maladie sans réponse » paru dans CANAL ORDINAIRE Journalistes associés Bruxelles
Catherine Gillain, neurologue, reçoit régulièrement des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.
Connaît-on l’origine de la maladie d’Alzheimer ? On parle du cholestérol notamment comme facteur de risque…
L’âge représente le premier facteur de risque. Mais le déclenchement de la maladie dépend de plusieurs éléments qui s’additionnent. Il existe une susceptibilité génétique qui peut se cumuler à d’autres facteurs. Quand on regarde l’histoire des patients, on observe en effet fréquemment un excès de mauvais cholestérol et de l’hypertension artérielle. Le cerveau est un corps gras qui a besoin de recevoir de bonnes graisses, telles les Omégas 3. S’il en reçoit de mauvaises et qu’en plus il est mal irrigué, il fonctionnera moins bien et sera davantage soumis aux pathologies. On remarque aussi que les personnes intellectuellement actives ont moins de risques de développer cette maladie. Mais là aussi, rien n’est prédéterminé : regardez Margaret Thatcher, Ronald Reagan, Annie Girardo,…
Est-ce une maladie héréditaire ?
Ce n’est pas parce qu’un de ses parents est atteint d’Alzheimer qu’on en sera d’office atteint. Le facteur génétique entre principalement en ligne de compte dans les cas de maladie touchant les patients plus jeunes, soit un patient sur dix.
La qualité du sommeil jouerait aussi un rôle prépondérant. Qu’en est-il ?
On sait que les malades d’Alzheimer ont un cycle veille-sommeil perturbé avec une qualité de sommeil altérée. Les personnes présentant un syndrome d’apnée ont davantage de risques de présenter cette maladie. Il est donc important de traiter ce type de problème.
Alzheimer est-elle la seule forme de démence ?
Elle représente 60% des démences. Mais elle est la seule pour laquelle il existe deux traitements médicamenteux. Ils ne guérissent pas mais permettent de maintenir une vie acceptable le plus longtemps possible. Il faut toutefois souligner que chaque cas évolue de manière différente. Certains atteindront le stade de démence importante en trois ou quatre ans, d’autres se dégraderont progressivement sur 10 voire 15 ans. Grâce à la pose du diagnostic correct le plus tôt possible, et à la mise en route précoce du traitement, nombre de personnes ont le temps de profiter de leurs proches, de faire le bilan de leur vie, de mettre de l’ordre dans leurs papiers. L’entourage a également le temps de s’adapter, de s’organiser et de profiter de la vie de famille.
A-t-on espoir de trouver un traitement curatif ?
La recherche est très active au niveau mondial et particulièrement en Belgique. Cette recherche s’attache à trouver des moyens thérapeutiques précoces, aux tout premiers stades du processus neurodégénératif. Mais actuellement aucun de ces essais de traitement n’est arrivé à la commercialisation possible. L’avenir est toutefois prometteur.
On parle d’un vaccin contre cette maladie. Qu’en est-il ?
Il s’agit d’une immunothérapie, elle est également en phase de test depuis de nombreuses années avec plusieurs patients déjà traités par expérimentation. Mais jusqu’ici avec des effets secondaires importants possibles et pas encore de preuve suffisamment confirmée.